L’espace-temps est ce lieu mystique où les instincts ne sont pas domptés. Le dernier endroit où l’homme ne peut accéder par ses propres moyens, le ciel maître tout puissant, des dieux et des âmes le peuplant.
Il invite à un rendez-vous mystique dans les lumières colorées au sein d’un temple sacré de lumière. C’est aussi l’Éden, le jardin suspendu des Hespérides, le paradis d’or et de grâces, promis aux fidèles qui auront entendu la voix et trouvés le chemin de l’amour universel et de la sagesse.
Le paysage aube safran qui s’offre à nous semble onirique, irrationnel, chamarré, paisible, il évoque l’absence de limite, la liberté absolue.
Tel un Icare revisité, un homme semble chorégraphier sa chute, allégorie d’un excès de confiance du zénith de la vie. Cette prise de conscience, désobéissance de Phaéton, perdant le contrôle du char solaire de son père astral, Hélios, origine une dernière innocence retrouvée, celle du retour aux sources aux racines mères de toute vie.
Cette renaissance s’accompagne du regard des solaires destriers, qui chaque jour poursuivent leurs courses effrénées vers demain, d’aurores en crépuscules. Véritables rois de ce royaume éther et de ces mystères, Éthion, Astérope, Bronté et Phlégon, au nombre magique de quatre, tels les fleuves nourrissant les paradis, les points cardinaux célestes, les quatre âges de la vie nous évoquent la finitude et la résurrection.
Vision attirante et inquiétante, l’artiste veut nous accompagner dans les confins utopiques de l’éternelle légèreté de l’être, l’antre du rêve ...
« On ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent et qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. »
— Albert Camus